Chloé nous conte son enfance et ses réflexions…
Extrait de ma saga littéraire « En attendant d’être grande », ou le journal intime d’une aventurière de sa naissance à son âge adulte…
À la télé, j’entends quelques « experts » parler de « genre ». Dans cette mer de mots compliqués et inconnus, je capte que selon l’un d’eux, le zizi ou la zézette ne déterminerait pas forcément notre état de fille ou de garçon. Ça me trouble beaucoup. J’en viens à m’interroger sur ma propre identité.
Il suffit que je m’enfouisse les cheveux sous la casquette pour qu’on me prenne pour un garçon.
D’ailleurs à notre âge, il n’y a aucune différence avec les garçons niveau poitrine, hanche et popotin. Je comprends mieux les mamans des petites filles poupées.
Sans ces robes, souliers et cheveux longs détachés, on ne serait pas sûr d’avoir bien affaire à des filles. Et moi, que suis-je au juste ? Un copain de classe, en m’invitant à jouer au prince et à la princesse (lui le prince, moi la princesse), me sauve. J’efface ces idées idiotes de mon esprit, oui mille fois oui je suis et reste une fille. Heureusement, cette théorie du genre est très marginale.
Et ceux qui acceptent d’en parler par ouverture d’esprit en accordent autant de crédit qu’une invasion extraterrestre. Cette idée sommeillera longtemps, on la croira éteinte. Elle fera son chemin des années durant, l’air de rien. Et puis un jour elle réapparaîtra et fera des ravages. Sous prétexte d’égalité, on voudra faire de nous des êtres hybrides, ni mâles ni femelles. Mais ces histoires de science-fiction sont bonnes pour les années deux mille.
D’opinion très changeante (oui, je suis une fille), il m’arrive tout de même d’avoir envie, moi aussi, d’un bout de chair entre les cuisses : on dit que toute fille rêve d’avoir un pénis un jour plutôt qu’un vagin. Une bagarre entre deux garçons dans la cour m’écarte pour de bon de cette absurdité. L’un des garçons se prend un pied à l’entrejambe et est cloué au sol, souffle coupé. Il met un long moment à s’en remettre et reste assis tout le reste de la récré, pendant que son assaillant est puni. Un coup à cet endroit, pour une fille ce n’est pas que ça fasse pas mal, mais quand même moins. Puis on ne tape pas une fille de toute façon. Je me fais la promesse de ne plus jamais convoiter d’être un garçon. Elle sera tenue.
Un jour, j’interroge tata Marthe, la mère de ma cousine Estelle, sur le sujet, lui demandant si cette différence zizi-zézette entre filles et garçons est si importante que cela.
Elle me répondit :
« À ton âge, cette différence est encore toute petite. Mais elle est déjà super importante. Et plus tu grandiras, plus ça deviendra essentiel. N’écoute pas ceux qui disent que les filles et garçons sont identiques. Ce n’est pas vrai ! Plus on est pas pareils, plus le monde est beau ».
Ces paroles me décident à m’assumer définitivement en tant que fille. Les jours qui suivent, j’observe les filles et les garçons et note dans mon esprit toutes les différences que je peux trouver. Tata Marthe a dit vrai ! Plus ça grandit, plus c’est différent. La voix, le physique, la démarche, les fringues, les goûts.
À force d’être baladée en ville par maman ou papa, je remarque que les mâles ont un affreux défaut : celui de pisser partout, comme des clébards. Tata Marthe confirme mon impression : « c’est leur façon de marquer leur territoire ». C’est aussi pour ça que papa met autant de bazar à la maison. S’étendre un peu partout est une autre façon de marquer son territoire. Je remarque aussi que les zizis ne sont pas les mêmes à quatre ans ou à quarante ans. Si plus on grandit plus c’est différent, deviennent-ils démesurés à l’âge de quatre-vingt-dix ans ? Cette éventualité m’amuse…
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