Tatouage inattendu

Extrait de « En attendant d’être grande » « Partie 3 – Apprentissage pas sage ».
En vacances à la mer, Chloé et Clarisse font une découverte très excitante sur Estelle, la grande cousine…

Un matin qu’Estelle nous gardait et que Clarisse et moi nous étions jetées sur elle pour la chatouiller, j’aperçus une petite rose à épines dessinée sur sa plante de pied. La partie s’arrêta, et nous passâmes dix bonnes minutes à admirer l’œuvre minuscule sous tous les angles et à interroger notre cousine. « C’est pas un dessin », répondit-elle, « c’est un tatouage ». Si, Estelle s’était faite cramer la peau, volontairement, en un endroit que personne ne pouvait voir ! « Maman n’est pas au courant », finit-elle par nous dire, « lui dites rien ». Car la maman, toute baba qu’elle était, était parfois sévère.

Devant notre insistance, Estelle nous confia, presque gênée (!), que ce motif était son marqueur à garçons. Ça lui servait à repérer les gentlemans et virer les grossiers. Cette rose classait la gent masculine en deux catégories : ceux qui la voyaient, ceux qui ne la voyaient pas. Bien entendu, le point commun des deux groupes était d’être passés sous la couette avec la belle. Sous la couette ou dans un champ, sur une table, un parquet, dans une baignoire ou contre un arbre, allez savoir. Pour Estelle, un garçon qui vous fait bien l’amour vous explore sous toutes les coutures. « Et sans forcément vous retourner dans tous les sens », avait-elle ajouté sans que l’on saisisse bien. Je me demandais ce qu’un amant pouvait bien aller faire en pareil endroit : la plante du pied. Pourtant, certains l’avaient vu cette fameuse rose. « Moi, je les honore bien des pieds à la tête, c’est la moindre des politesses que d’agir de même en retour ». En gros, ceux qui voyaient la rose avaient le droit de la rappeler, ceux qui passaient à côté ne restaient qu’une aventure d’un soir. Avec Clarisse on en a oublié les chatouilles, et presque oublié de jouer. Les révélations d’Estelle suscitaient toujours chez nous de longues heures de réflexion.

Le camping municipal où nous campions, était franchement bon marché et n’avait d’autre charme que celui d’être près de la mer. Pas d’animations le soir, bloc sanitaire basique. Un vrai repaire de fauchés de la trempe de Marthe. Quant aux douches, elles étaient à jeton et ça on aimait bien, car c’était prétexte à occuper une cabine à deux ou trois. Chaque cabine n’était prévue que pour une seule personne, on se savonnait serrées les unes contre les autres en rigolant, plus serrées encore que chez Marthe, en un jeu à la fois amusant et sensuel. Le tout était de finir à temps avant que l’eau ne s’arrête. D’autres fauchés nous imitait, et on voyait des mamans forcer deux frères ados à se doucher ensemble, ou trois ou quatre petits s’y rendre main dans la main. Nous, ce qui nous fait le plus marrer, c’est de faire notre douche en synchro. On mate Estelle, et quand elle se lave les jambes on se lave les jambes, quand elle passe aux bras on fait pareil, et ainsi de suite. Pour les seins, elle a tout de même bien plus à savonner que nous.

Mon rêve du moment était de croiser un beau garçon de mon âge, en rade de jeton, et de lui proposer de le dépanner en faisant douche commune. Gardant toujours un jeton en poche, j’allais souvent flâner l’air de rien près du bloc sanitaire, surtout lorsque ce suédois ne parlant presque pas français s’y rendait. J’avais compris que ses parents étaient radins comme maman, qu’il était fan d’eau chaude, et que cela le frustrait. J’ai finis par oser lui faire ma proposition. Affichant une mine troublée, il resta sans savoir quoi dire. Pas moqueur. Tenté, je pense. Finalement, sa mère arriva et il partit le lendemain. Je n’eus plus aucune occasion, ni avec lui ni avec un autre. Quel coup du sort… Ceci dit, j’étais très fière d’avoir eu le culot de franchir le pas.


Pour découvrir dès à présent les cinq parties des aventures troublantes de Chloé…

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