Entretien avec Zeppo 1/6

Voici la première partie d’une interview de l’auteur Zeppo, véritable entretien fleuve diffusée en pas moins de 6 parties !

Ta façon d’écrire et de vivre la littérature…

. Qu’est-ce qui crée l’étincelle d’une histoire ? Qu’est-ce qui la déclenche ?

C’est toujours dans le réel que ça commence. Il suffit parfois d’un mot, d’un geste… et mon imagination part en vrille ! Mon imagination avec un besoin irrépressible de donner du plaisir à celui ou celle qui lit !

. Quelles sont tes techniques pour « affronter » une nouvelle ou un roman, le poursuivre coûte que coûte et en venir à bout ?

Je n’ai pas vraiment de technique ! Je ne vis pas de mon écriture, alors je n’écris que quand je suis inspiré (et que j’ai le temps). La page blanche ne me fait pas peur : si ça arrive, c’est que je ne suis pas prêt à écrire ça, alors je passe à autre chose, tout simplement. Parfois, rien à voir avec l’écriture, d’ailleurs… Je sais que le besoin d’avoir un crayon en main reviendra me titiller le corps entier !

. Qu’est-ce qui fonctionne le mieux… écrire dans la joie et l’apaisement, ou plutôt dans la pression et la souffrance ?

La pression et la souffrance peuvent être synonymes de joie… C’est d’ailleurs un peu mon cas, dans l’écriture. Lorsque j’écris, c’est tout mon corps et mon esprit qui sont en tension. C’est même parfois douloureux, surtout aux poignets ! (sifflotte) Et ces moments de tension sont pour moi une joie indescriptible, aussi difficiles soient-ils à vivre, parfois ! J’en ressors souvent avec le corps dégoulinant de sueur, et un sourire qui illumine mon visage !

. Ecrire est un plaisir demandant des contraintes. Comment trouver le juste milieu entre contrainte et plaisir ?

À fond dans l’un comme dans l’autre ! Je ne vois pas d’autre façon d’écrire, pour moi. La relecture et la correction est une sacrée contrainte autrement moins jouissive. Mais en général, le résultat me plaît… Alors je me fais mal et me corrige, modifie, améliore… J’arrive même à demander l’avis de quelques personnes, maintenant. Et tant que le résultat me plaira, je continuerai d’écrire… Et toujours de cette façon !

. As-tu tes propres tabous en matière d’écriture ? T’arrive-t-il de te censurer ?

Je crois que l’auto-censure a ça de pernicieux qu’elle se fait à l’insu de notre plein gré ! Mais de façon consciente, non. Il va de soi que lorsqu’on écrit une histoire, on a un but, et qu’on doit s’interdire certaines choses pour l’atteindre. Mais je ne crois pas dans ce cas qu’on puisse parler d’auto-censure ! Non, je ne me refuse rien… On le fait assez au quotidien pour ne pas avoir envie de se mettre d’autres barrières dans l’écriture. Ce que j’aime, dans le fait d’être lu (qui est différent du processus d’écriture), c’est réussir à « bousculer » de façon positive. Quand un lecteur ou une lectrice te dit « Je n’aurais pas cru, mais je me suis identifié(e) à ce personnage… Pourtant, ce n’est pas moi »… Je crois que là, on a réussi quelque chose d’important !

. De quoi t’inspires-tu pour écrire ? Simplement l’imaginaire, ou bien ta vie, celles des autres, les médias ?

Comme je le disais, ça part toujours du réel, parfois d’un détail insignifiant, qui fait tilt dans mon cerveau et/ou dans mon corps, et je pars de ça… L’imaginaire fait le reste. Je n’ai pas trop la prétention de décrire le réel tel qu’il est. D’autres le font très bien. Même si les lieux, les personnages, peuvent sembler réels ou plausibles, mon but n’est pas de dire « c’est comme ça dans la vraie vie ». Mes personnages ont souvent des corps appétissants, des regards profonds, un physique qui attire et communique. Je suis bien conscient que ce n’est pas la réalité. Mais mon but est de faire rêver, car je suis persuadé que ce sont les rêveurs qui ont fait et feront encore avancer l’humanité dans le bon sens… Si on empêche les gens de rêver, on court droit dans le mur…

. On dit parfois que tout roman a un côté autobiographique. Ecrit-on pour exorciser un certain vécu, ou au contraire pour aller au-delà de soi ?

En fait, quand on exorcise un certain vécu, c’est toujours pour aller au-delà de soi, dépasser la situation dans laquelle ce vécu nous a mis. Mais non, j’écris pour mon plaisir, d’abord. Puis on m’a dit que mes mots touchaient jusqu’à exciter, parfois. Et s’il y a bien un moment où nous avons l’esprit ouvert, prêt à se dépasser, ce sont ces moments-là où, une main entre les cuisses qui va et vient, on laisse consciemment nos pulsions s’exprimer. Dans l’imaginaire, mais aussi dans le réel. Ce sont ces moments-là où va s’imaginer subrepticement avec une personne du même sexe que soi, sans avoir pourtant jamais été attiré(e) avant… ou bien où on va se mettre une gifle, juste pour voir si on apprécie ou pas. Les moments où on se lâche à ce point sont propices aux questionnements sur soi-même, mais aussi sur ce qui nous entoure. Je crois que c’est pour ça que j’écris : ouvrir l’esprit des gens, leur montrer que le plaisir est partout, en tout le monde, et qu’il n’y a pas à avoir peur de l’Autre, parce qu’il jouit comme nous !

. As-tu une idée du visage de ton lectorat ?

Aucune… à part 2-3 personnes ! Ahah ! Plus sérieusement, je sais surtout qu’il est très restreint, sûrement plus féminin que masculin. Je pense que les hommes préfèrent être excités par les mots d’une femme que d’un homme, malheureusement. Je ne fais pas de généralité, bien sûr… Il n’y a pas pire que les généralités pour se placer sur une voie remplie de peur et d’incompréhension. En fait, je n’ai pas eu beaucoup de retours des lecteurs(trice)s, si ce n’est les Services Presse que j’ai moi-même demandés. Donc non, je n’ai pas vraiment d’idée sur ce sujet-là… Et d’ailleurs, ça m’importe peu qui me lit… Par contre, j’aimerais beaucoup avoir plus de retours, connaître leurs ressentis, savoir s’ils ou elles m’ont compris, ou même simplement comment ils ou elles m’ont compris… Notre propos est toujours objet d’interprétation qu’il peut être intéressant de connaître !

. Est-il simple d’accorder cette vie forcément un peu sulfureuse avec une vie plus classique de famille ? Caches-tu cette activité littéraire à certains ?

J’ai utilisé un pseudo dans ce but, oui. L’imaginaire… sans lui, il n’y a pas d’érotisme dans la littérature. Sans nom et sans visage, je laisse la part belle à l’imaginaire de mon lecteur ou ma lectrice ! Peu de gens le savent, autour de moi… Et tant mieux, en quelque sorte. Ces écrits ne sont qu’une toute petite part de moi, ça me chagrinerait que des amis ne me voient plus que par ce biais-là…

Ton parcours, ton futur…

. Soudain, ton dernier livre se vend à 10 millions d’exemplaires… indescriptible joie ou énorme angoisse ?

Énorme angoisse… je pense que je me cache dans une cabane au fin fond d’une forêt canadienne pendant les 10 prochaines années ! Heureusement, il n’y a aucune chance que cela m’arrive un jour !

. Sur quoi travailles-tu actuellement ? Quelle sera ta prochaine sortie ?

En ce moment, j’ai peu de temps pour écrire, malheureusement ! J’ai commencé un roman, après 3 recueils de nouvelles. Une espèce de road-trip, parsemé de plein de choses que j’aime… à commencer par du sexe, mais pas que ! Je n’en dis pas plus… Ce serait dommage que je me spoile moi-même !

À suivre…

Pour retrouver Zeppo :

https://simplement.pro/u/Zeppo

https://www.lulu.com/shop/search.ep?keyWords=zeppo&type

https://zeppo.dumonde.ovh/

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