Fallait pas tenter le diable

Trois nouveaux épisodes de mes Dialogues Interdits. En introduction, une adolescente découvrant l’univers de la séduction d’une façon bien particulière…

Détournement

— Tu dis que le naturisme t’a fait découvrir… l’auto-érotisme ?! Mais c’est quoi ça au juste l’auto-érotisme.

— J’avais quatorze ans, et j’étais tantôt chez papa, tantôt chez maman. Depuis quelques mois maman était dans un trip new age insupportable. En tout cas qui m’insupportait. Déco ésotérique, méditation transcendantale, fringues trop larges cousues au Pérou, bouffe végétalienne et compagnie. Qu’est-ce que ça m’agaçait ! Et vl’à-t-y pas que pour nos vacances communes, madame décrète que ce serait dans un domaine naturiste. Là comme ça, sans me demander ! J’étais furax.

— Elle voulait te forcer à te mettre nue, et vivre nue

au milieu des autres vacanciers ?

— Pas à ce point. Je pourrais garder un vêtement si je voulais. Mais elle disait aussi que je serais séduite par ce mode de vie, qu’après un moment de gêne je vivrais certainement nue parmi les autres.

— LE truc à ne pas dire à une ado revêche ! Pile ce qu’il faut pour que tu restes habillée de la tête aux pieds de la première à la dernière minute du séjour. Ne serait-ce que par esprit de contradiction.

— Bien entendu ! C’est ce que j’ai fait les premiers jours. Même aller à la piscine je refusais ! Car là, c’était nudité obligatoire. Comme à la plage.

— Alors tu faisais quoi de tes journées ?

— Je m’étais quand même trouvée quelques copains-copines. On traînait ensemble, ça a un peu flirté… Je me levais tard, pour nager et bronzer je m’éloignais jusqu’à la plage à maillots. Je vadrouillais un peu toute seule, je lisais… Et puis juste une fois, loin du regard de maman, je suis allée à la plage naturiste et ai tout retiré. Lentement, car

hésitante. Timide… troublée ! Vraiment juste pour l’expérience.

Une fois nue j’ai saisi que les théories de maman étaient fausses.

— Lesquelles ?

— « Le naturisme n’a rien à voir avec le voyeurisme ma chérie, ici les hommes regardent les femmes dans les yeux, il n’y a aucun regard ailleurs ».

— Ah oui… autrement dit des garçons te mataient tout autour. Et cherchaient pas spécialement ton regard.

— Au moins les hommes restaient sages. Mais alors les ados de ma tranche d’âge ! Et même ceux un peu plus jeunes… voire un peu moins… On me regardait partout, et les regards venaient des quatre coins cardinaux. Peut-être même aussi du nord ouest et sud-est ! Je suis devenue toute rouge, tremblante. J’ai hésité à me rhabiller tout de suite. Mais… mon esprit rebelle a pris le dessus. J’étais comme… attaquée. Remettre un vêtement serait comme capituler ! Je serais la pauvre petite victime fragile ! Alors que je voulais être une femme forte.

— Le féminisme de ta mère t’avait tout de même un peu influencé…

— Sur ce point oui. Alors je me suis ressaisie, et ai fait comme si tout était normal. Comme si personne me reluquait, comme si j’étais

habituée à être nue en public depuis des années.

J’ai marché jusqu’à la mer, j’ai mis mes pieds dans l’eau… en prenant tout mon temps. Puis je suis allée nager, je suis ressortie, suis allée bronzer… Sans trop m’attarder, au cas où maman arriverait. Je la voyais d’ici : « Ooooh tu vois ma chérie que tu t’y es mise ! Tu vois bien j’avais raison ! ». Oui, là-dessus elle a toujours été un peu godiche.

— Et les regards étaient toujours là ?

— Eh ben en fait… non. Ils étaient déjà partis !

— Les garçons ?

— Les regards. C’est tout simple, on m’avait repérée depuis notre arrivée. Personne m’avait encore vue nue, ils ont eu envie de voir. Mais… de jolies filles nues, ici ils en voyaient d’autres, et chaque été depuis des années. Une fois qu’ils avaient vu bah… ils avaient vu quoi, ça les intéressait plus spécialement !

— Soulagée ou vexée ?

— Hem ! Etrange sentiment paradoxal. J’étais les deux à la fois je dirais !

— Expérience renouvelée… ou pas ?

— En fait, j’ai ressenti une si forte chaleur que j’ai décidé de la jouer provoc. Avec tout le monde. Je me suis mise à me balader avec juste un string. Une robe ultra-courte sans culotte.

A bronzer dans des postures indécentes…

Et cent petits trucs comme ça.

J’étais capable de me mettre nue le soir pendant un concert, où tout le monde était vêtu, et de danser au milieu de tout le monde ! Et je t’en passe des tas.

— Qu’en disait ta mère ?

— Elle était perplexe…

— Et les autres ?

— Ils s’en foutaient ! Tout le monde s’en foutait. Mes provocations indifféraient ! Que ce soit les copains copines, les parents, les petits… C’est là qu’intervient l’auto-érotisme. En principe j’aurais dû en être blessée. Eh ben tu vois pas du tout ! Limite ça m’arrangeait ! J’étais la seule « choquée » par mes provos, excitée par moi-même, en permanence. Et c’était parfait pour moi.

— Ça t’est restée non ?

— Oui, encore aujourd’hui j’adore me regarder et m’admirer. Pratique ! Je suis la personne qui m’aime le plus !

Détail qui tue

— Tu te fais des idées… ça doit être juste une impression !

— Je vais le surveiller de près. Faut que j’en ai le cœur net !

— Tu te surestimerais pas un peu ?

— Ça fait presque dix ans que

je suce mon mec presque tous les soirs et que j’avale.

Je suis devenue une experte.

— Une experte du sperme ?

— Une experte de SON sperme à lui. Je suis capable de te dire s’il a mangé trop sucré ou trop salé. S’il a bu de l’alcool ou pas.

— Tests à l’appui ?

— Tests à l’appui. Ça nous est déjà arrivé d’en faire un jeu, je suis imbattable.

— T’es la seule participante aussi !

— En tout cas je l’étais.

— Donc t’es persuadée qu’il te trompe. Qu’est-ce qui t’a fait tiquer, la quantité ? Y en avait moins que d’habitude ?

— Non, le goût. Dans le goût, j’ai cru percevoir que la veille il a fait un cunnilingus à une nana.

Autres temps, autres mœurs

— Ma tante m’a raconté… Avant, les jeunes filles prenaient des risques par peur que les parents trouvent la boite de préservatifs. Elles se protégeaient pas à cause de ça. Et je te raconte pas chez les familles religieuses pratiquantes !

— Par bonheur les temps ont changé. Aujourd’hui les mamans qui en trouvent par hasard sont contentes que la petite chérie fasse attention.

— Faussement par hasard moi je pense. Plutôt en fouinant ! Et ne s’inquiétant pas non… en général. Tout dépend aussi de l’âge. Tu serais pas inquiète si t’en trouvais dans la chambre de ta fille de treize ans ?

— Si ! Car si elle couche avec un petit mecton de douze la capote pourrait être trop longue, ce qui augmenterait le risque de grossesse ou de MST.

— Ah d’accord ! Toi tu seras une maman très, très pragmatique. Perso je continue à chercher sans arrêt des nouvelles planques, pour que maman trouve rien.

— Tu penses vraiment qu’elle te ferait

des misères pour une malheureuse boite de capotes ?

— Aucun risque je les garde toujours sur moi. Je parle pas de ça ! J’ai surtout peur qu’elle trouve mon sextoy, ma paire de menottes et mon lubrifiant spécial sodomie. Tu disais que les temps ont changé, tu croyais pas si bien dire.

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