Attirante… sans le vouloir ?

Si Chloé se trouve de plus en plus jolie, elle ne sait pas pour autant « bien se fringuer », comme on dit. Même si c’est plutôt normal à son âge, elle en est frustrée. Heureusement, sa meilleure copine, grâce à sa maman, est bien plus douée en ce domaine…

Fringues de filles

Deux week-ends d’affilée, j’accompagne Clarisse et sa maman aux soldes. Je n’achète presque rien tandis que ma copine veut acheter presque tout. Cette année, son humeur est à la coquetterie. Voilà plusieurs mois qu’elle porte jupes à ceintures, robes à nœuds et serre-têtes. Elle est toute jolie comme ça, plus encore que de coutume. La pauvre, moi qui n’avais presque pas remarqué jusqu’alors, je suis sûr qu’elle attendait des compliments. Je me rattrape, lui dis que je n’avais pas osé le lui avouer mais que depuis des semaines je la trouve magnifique, elle est toute contente.

Clarisse reste un peu hors mode,

tant mieux car chaque année les tissus se réduisent.

Je me dis alors que si ça continue on finira par des pantalons laissant voir le haut du cul, sans deviner que ce sera vraiment le cas un jour. L’ultra-moulant qui vous dessine vulve et téton, le string qui dépasse, le dos nu et ventre nu pour gamine n’existe pas encore… Ceci dit, déjà, moins il y a de surface plus le prix augmente.

Les années passeront et nous entrerons en plein paradoxe : plus la peau sera à découvert et plus le naturisme deviendra ringard. Je me serais dit, ces filles au bout d’un moment vont porter si peu, elles concluront que ne rien porter du tout serait plus pratique. Eh bien non ! Raisonnement trop évident, trop enfantin. L’adulte préfère se compliquer les choses.

L’époque de mon enfance est surtout fluo et pattes d’eph. La maman de Clarisse n’aime pas, sa fille non plus et moi non plus. La seule fois où ma copine voulut acheter du moulant, la mère répondit, taquine : « ton petit derrière reste le plus beau sans avoir besoin de ça », au magasin devant tout le monde, faisant rougir sa fille. Elle n’a plus demandé. En fait la mère rejette toutes les fringues de mauvais goût, soit quatre-vingt-quinze pour cent.

Contrairement à mon amie, j’ai encore un peu tendance à enfiler n’importe quoi sans réfléchir. Si certains habits pour enfants sont grossiers ou obscènes, je ne m’en rends pas compte.

De quoi devenir un aimant à prédateurs,

une tenue sexy attirant bien plus de regards pervers qu’une tenue d’Eve.

Sans en avoir l’air, la maman de Clarisse me fait comprendre que je ferais bien, moi aussi, de refaire un peu ma garde-robe.

Je lorgne sur les très bas prix et vêtements unisexes, c’est de famille, ma maman à moi m’y a habitué en m’achetant le moins cher, ou le moyen, le ni beau ni moche, tendant tout de même un peu plus vers le moche que le beau. A sa décharge, j’admets que j’abîme pas mal de fringues.

Ô miracle, pour cette sortie maman m’a confié un budget ! Pas énorme, pas nul non plus. La radine ne veut pas se faire passer pour ce qu’elle est… je devrais accompagner plus souvent Clarisse et sa mère.

De boutique en boutique, pas facile de trouver son bonheur. Trop bourgeois, trop fleuri, trop court… Pauvres grandes ! Certains vêtements sont si serrés qu’on doit à peine pouvoir respirer, entre la camisole de force et l’instrument de torture. Si j’étais dans des fripes si compressées, je n’aurais qu’une idée : les retirer au plus vite. Un calcul ? J’ai le sentiment que ces habits sont trompeurs. Qu’on peut avoir un canon qui une fois extirpé de sa carapace a la poitrine tombante et le fessier flasque.

Au fur et à mesure de la promenade, ma Clarissou, enfilant chaque achat avant de sortir du magasin, se métamorphose. S’embellit à vue d’œil. D’abord une jupe, puis des bas multicolores, puis un chemisier rose pâle.

Mince, de quoi ai-je l’air à côté d’elle ?

Je suis pas jalouse, plutôt admirative.

Bon, un peu jalouse tout de même. On croise beaucoup de garçons de notre âge, les regards ne trompent pas, ils n’en ont que pour elle. Un brin d’affrètement vous change une fille, faut dire elle a un coach hors-pair… que je lui emprunte sans tarder. Clarisse je te prête ma tante et ma cousine, rends-moi un peu la pareille ! Je prends la main de la maman, reste tout contre elle, câline.

Eh quoi, Clarisse la joue ainsi avec Estelle et Marthe ! Faut savoir partager dans les deux sens. La mère est un peu surprise mais ne semble pas y voir d’inconvénient. Je lui demande conseil et lui montre ce qu’on m’a laissé. « C’est tout ? ». L’instant d’après elle regrette sa maladresse, trop tard je suis peinée. Du coup elle insiste pour m’offrir un pantalon, bien plus féminin que le mien. J’accepte avec une joie teintée de honte : se faire entretenir à cause de parents avares, tu parles d’une classe. Avec « mes » propres sous je cible un t-shirt, la coach se marre et me choisit une chemisette. Puis, on trouve une jolie jupe à moitié prix et un nœud à cheveux. Ça y est, certains regards sont pour moi. Ouf, je lui fais enfin un peu de concurrence.

Sortons-nous des souvenirs de Chloé… Et retrouvons les fameux Dialogues Interdits !

Additions

— Eh mince ! Maintenant y a l’odeur de ma mouille dans toute la voiture.

— Je pourrais éjaculer pour masquer ça ?

— Une odeur plus une odeur, ça fait deux odeurs. On risque de sentir et l’un, et l’autre.

— Remarque c’est un mélange cohérent.

— Puis si jamais ça venait vraiment couvrir mon odeur, je sais pas ce qui serait le pire. A la rigueur mieux vaut laisser ainsi, la mouille est un parfum moins âcre et plus doux.

— Qui doit monter là ?

— Mes grands-parents… eux c’est pas grave ils sentent plus rien. Mais il auront leur chien avec eux et lui je le connais : une odeur de sexe et il devient complètement dingue. Je te jure, il pourrait être

embauché par la police des mœurs pour traquer les infidèles.

— Je vois plus qu’une solution : vider tout un aérosol d’assainisseur d’intérieur.

— Entier ?

— Minimum. Tu mouilles beaucoup !

Le troisième doigt

— Moi mon doigt préféré c’est celui-là.

— Pourquoi, t’es du genre à faire des doigts d’honneur aux gens ?

— Non. Un majeur pour moi c’est pas une insulte : plutôt une belle promesse.

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