Indécent trio

Un épisode complet de ma série Dialogues Interdits dans lequel un homme se rappelle son entrée dans la vie sexuelle. Une entrée pour le moins fracassante… et inattendue.

L’introverti

— A l’adolescence j’étais une catastrophe. Je savais pas me coiffer, ni me fringuer, ni… être, tout simplement. Tu vois le genre ? Tout était gauche en moi. Allure, façon de parler, gestes… Au premier coup d’œil on voyait que j’avais aucune prestance, pas tellement de conversation, une peau de visage pas top.

— Cruelle enfance ! Oui, parce qu’à l’adolescence on est encore un peu enfant. Si ça peut te consoler, dis-toi qu’énormément de mecs ont connu ça.

— Le monde de l’enfance, moi j’en ai été extirpé d’une manière assez fulgurante. Carrément mis à la porte. Catapulté !

— De quelle manière ?

— D’une manière à la fois valorisante… et dégradante.

— Tu m’intrigues. Allons à l’essentiel,

y a une histoire d’amour là-dedans ? Ou de sexe ?

— Plutôt de sexe. J’avais quatorze ans, mon physique était de plus en plus du grand n’importe quoi. Beaucoup trop grand pour mon âge, je poussais sans jamais m’épaissir. Tu vois ces chamallows super élastiques ? On étire et ça devient un long truc tout fin qui ressemble à rien. Bah voilà c’était moi ! Mon acné arrivait pas à disparaître, aucun vrai muscle se dessinait, je manquais de souffle, de poils, d’angles droits… je manquais de tout ! Je manquais le bus, je manquais mes mots…

— Tu manquais les occasions ?

— Pire encore : elles apparaissaient même pas. Un seul et unique attribut devenait intéressant : ma bite. Je peux pas t’expliquer pourquoi, en cet océan de défauts j’étais monté comme un âne. Grosse, épaisse, longue, elle avait tout ce qu’il faut. La taille était impressionnante, au repos comme en demi-érection. Et en maximale je te dis pas !

— Une taille de sexe adulte avant l’âge ?

— Et d’adulte à grosse bite qui plus est.

— Ça t’a pas donné de l’assurance ?

— En fait, pas tellement. Au contraire ça me gênait, à la piscine notamment.

— On te regardait ?

— Non mais… je sais qu’une fille à l’art de regarder sans regarder. Tu t’en aperçois pas, et pourtant

elle mate. Je savais que j’étais maté à cet endroit.

— En principe ça aurait dû te flatter.

— Et c’était pas du tout le cas.

— Jamais content !

— C’est le propre de certaines adolescences… En plus j’avais qu’un seul maillot, et hyper moulant ! Des mecs, par contre, me regardaient d’un sale air.

— T’as pu vivre ce que ressentent les filles trop bien faites. A force d’être admirées elle en ont marre d’être juste un corps.

— Moi j’étais rien d’autre qu’une bite ! Et je suscitais pas admiration mais jalousie. Au mieux de la curiosité.

— Cette fameuse teub, elle t’a servi à quelque chose ou pas ? Au cours de ton adolescence je veux dire.

— Contre toute attente oui ! Et à fond !

— Tu veux dire que ça t’a fait faire une rencontre !?

— Pas une, non. Deux. Carrément deux ! Et tombées du ciel, et d’un seul coup d’un seul !

— Non…

— Si. Pendant les vacances. Curieusement j’étais plus ou moins parvenu à traîner dans un groupe. Au club ados du camping les animateurs s’arrangeaient pour que tout le monde fasse connaissance, ça a bien aidé. Après, j’étais tout sauf le bout-en-train du groupe ! Je suis le mec qui a

pas le sens de la blague pour faire rire les filles,

qui sait pas mettre l’ambiance…

— Même avec des verres dans le pif ?

— C’est le pire : je supporte pas l’alcool. Un demi-verre et je suis dead ! Par contre ce soir-là, elles, elles ont bu.

— Qui ça au juste ?

— Sarah et Lou. Deux superbes filles, pile le genre sur lesquelles on fantasme et qu’on peut jamais séduire. Elles se sont arrangées pour être qu’avec moi, sur un chemin du camping, alors que la soirée festive battait son plein. En s’appuyant contre moi, en riant. Je me disais qu’elles savaient plus ce qu’elles faisaient à cause de l’alcool.

— Une fille est plus maline que ça. En réalité c’était le contraire. Non ?

Elles avaient planifié un plan avec toi,

et pour s’en donner le courage et l’excuse, elles avaient bu.

— C’est ce que j’ai compris par la suite. Etrange, non ? Que deux filles aient besoin de courage pour un truc si simple.

— Si simple… ?

— Je veux dire si simple à mettre en place.

— Ah oui, là c’est sûr. Une jolie fille, elle claque dans ses doigts et se crée le plan qu’elle veut.

— Et deux je te raconte pas !

— C’est le paradoxe : parfois timides de façon irrationnelle. Mais au fond, c’est peut-être pas si simple de se lancer, même pour elles. Rien te dit qu’elles étaient libérées et avaient déjà testé des tas de choses. Une bombe est pas forcément une fille qui baise à droite à gauche.

— C’est vrai !

— Quoi qu’il en soit Lou et Sarah avaient décidé de pas être sages ce soir. Elles t’ont emmené où ?

— Une caravane inoccupée. Assez délabrée, que la direction du camping devait détruire. Encore un peu en état… Tout juste. C’est fou ce que le désir peut faire faire ! Si ça se trouve il s’en est fallu de peu pour que tout nous tombe sur la caboche.

— Remarque, c’eut été une belle mort.

— A l’intérieur, surprise : elles avaient tout préparé ! Matelas, oreillers, draps, couverture. Même le lieu n’avait pas été choisi au hasard.

— Isolé ?

— Au fin fond du camping. On est entrés, je me suis dit « arrête de réfléchir, cherche pas à comprendre, fonce ». Et j’ai foncé.

— Vous avez fait quoi ?

— Tout ! Enfin, sans préliminaires.

Tout ce qu’une fille peut faire avec une bite.

Enfin deux filles. Mais genre, juste la bite et rien d’autre.

— Pas même de suçage de couilles ?

— Elles y ont pas touché une fois.

— Pas de pelles ? De doigts ? Masturbations ? Caresses, câlins ? Petits bisous ?

— Rien je te dis !

— Donc : pipe, baise et sodomie.

— Et bien à fond. On a tout fait trembler : vraiment un miracle que la caravane soit restée debout.

— Contrairement à vous. T’es arrivé à assurer ?

— Sarah et Lou n’étaient pas difficiles. Effectivement, elles avaient pas du tout l’air habituées à quelque libertinage que ce soit.

— Aussi inexpérimentées que toi ?

— Oui, du coup c’était plus simple. Puis la taille rendait pas la tâche évidente. Leurs chattes, leurs trous, leurs bouches… TOUT en elles était petit. Enfin par rapport à moi. C’était le jeu ! Au moins côté sensations elles étaient servies.

— Elles ont eu mal ?

— Je crois qu’elles ont souvent plus gémi de douleur que de plaisir. J’attendais qu’

un signal de leur part pour arrêter. J’avais ENVIE d’arrêter.

Et en même temps je voulais…

— Les honorer ?

— Pas perdre la face. Au final on souffrait tous ! Je trimais dur, et elles, avaient du mal à encaisser. Et à assurer. D’autant qu’elles tenaient à ce que je m’enfonce le plus loin possible. C’était dans leur défi.

— Même pour la pipe ?

— Même.

— T’as poussé jusque dans la gorge ?

— A leur demande oui. Les pauvres, j’ai cru qu’elles allaient étouffer ! C’était une catastrophe. A la fin elles avaient irritations, rougeurs, et même des saignements je crois. Sans compter les traces de salive, de sueur et de sperme.

— Pas glamour du tout !

— On pourrait pas mieux dire. J’y comprenais rien c’était quoi le projet ? Une moquerie organisée par le groupe ? Une manigance pour m’accuser ensuite de viol ?

— Mais non…

— La réponse est venue le lendemain. Sarah et Lou m’ont fait jurer de rien ébruiter. Elles avaient du mal à marcher et à s’asseoir. Si, promis ! Leurs petites bouilles encore toutes déconfites. Et pourtant… satisfaites.

Leur idée c’était d’avoir des corps parés pour leur avenir sexuel.

Leurs trois trous élargis, Lou et Sarah s’estimaient équipées pour se taper n’importe quelle bite, n’importe où n’importe quand. C’était pour ça ! Seulement et uniquement pour ça ! Moi elles s’en cognaient total !

— Pourquoi elles ont pas pris un sextoy alors.

— Elles voulaient du réel, une vraie expérience.

— Je sais même pas si l’histoire racontée dans une soirée serait valorisante pour toi.

— J’oserais jamais raconter. Voilà, c’est comme je te disais : humiliant. Et en même temps, en un sens… valorisant.

— Avoir une grosse bite est toujours valorisant. Qu’elle soit prise en considération ça l’est encore plus.

— Mais de cette façon !

— Tu verras, t’adoreras raconter cette tranche de vie un jour. T’es maintenant adulte, en train de t’améliorer en tout… Dans quelques années le mauvais souvenir en sera devenu un bon !

— Je dirais pas que c’est un mauvais souvenir. Ni forcément un bon. Plutôt un souvenir très… très spécial.

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