Maîtriser sa libido… Ne pas craquer…

Une héroïne qui révise les cours avec un camarade d’études… Les intentions de la jeunes filles sont inavouables et inavouées. Va-t-elle tenir ? Surtout, être seule avec lui. Attendre que toute présence parentale soit vraiment lointaine… / Extrait de ma nouvelle Quick Change.

 

Si Léa avait laissé parler la fille « sage » sommeillant en elle (si si, il y en avait une… au sommeil assez profond), les garçons auraient pu défiler dans sa chambre sans le moindre danger. Elle aurait ciblé des horaires raisonnables, rendant tout retour parental anticipé improbable… A l’arrivée de papa ou maman le sexe serait achevé depuis un bon moment, laissant place aux véritables révisions.… (Car autant joindre l’utile à l’agréable : Léa avait aussi besoin, pour de vrai et sans mentir, de réviser en duo).

Mais Jamila avait raison : Léa aimait le risque. Et pour sa grande première, elle choisit un jour où l’agenda parental était incertain.

Pour son cobaye, elle jeta son dévolu sur Thibaud, un copain timide qu’elle connaissait depuis le début de l’année. Ils s’aimaient bien et n’avaient pourtant, pour l’heure, encore rien fait ensemble. Cet après-midi, tous deux étaient dans la chambre de la lycéenne, à plancher sur des exercices. Le matin même, Léa s’était entraînée une ultime fois. La première représentation approchait ! La seule incertitude serait de garder la souplesse et la précision du geste malgré le contexte.

Faire un tour de magie juste après du sexe, peut-être même juste après avoir joui, l’état émotionnel n’était pas du tout habituel.

Plusieurs vêtements spéciaux étaient à proximité. En attendant, rien n’assurait que quoi que ce soit ne survienne entre eux. Mise à part l’intuition féminine… les mâles sont ce qu’ils sont et elle le savait bien. Avoir une belle et fraîche jeune fille à disposition aboutissait rarement à une fin de non-recevoir, même pour les garçons les plus fidèles ou prudes. Au pire je commencerai direct par le pomper, ça lui fera perdre les pédales, se dit-elle. Je ne connais pas un seul garçon sur terre qui me rejetterait, hormis Félicien.

Se produire devant un public (même pour un seul spectateur) n’était pas la seule chose qui l’excitait : Thibaud lui plaisait de plus en plus. Léa était en émoi rien qu’à voir ce beau jeune homme si proche d’elle, en cet espace intime et clos. C’est comme un doigt dans un engrenage : la main passe, puis tout le corps est entraîné. Le moindre baiser, même du bout des lèvres, la plongerait dans un état fou, de cet état où l’on ne peut s’empêcher de passer à la suite sans attendre la balade au soleil couchant… dont elle s’était d’ailleurs toujours passée assez volontiers. Elle voyait Thibaud comme s’il était déjà nu, comme si elle était déjà contre lui. Pareilles images lui venaient-elles à lui également ?

Attendre… il fallait attendre. Papa était parti depuis deux minutes à peine, il lui arrivait souvent de revenir, ayant oublié ses clés. Rester tout de même prudente, laisser la marge de sécurité s’écouler tranquillement. Léa faisait tout pour se calmer et évacuer. Il lui fallait piéger son cerveau, lui faire croire que tout était normal. Réfléchir comment résoudre l’exercice, s’adresser à Thibaud sur un ton distant, le regarder le moins possible, mettre de la musique pour parasiter sa voix de velours… Elle tentait de visualiser des images désagréables. Un portrait de Lénine, un vieux hareng pourri, le corps de D.S.K., Depardieu bourré, une grosse crotte de clébard…

bref, instaurer dans sa tête une atmosphère anti-érotique.

Ou à minima un tout petit peu moins excitante. La magicienne était en train d’apprendre qu’il était plus facile de piéger l’attention d’un spectateur que la sienne. Car rien ne freinait la température ne cessant de grimper. L’adolescente était nerveuse et son comportement devenait étrange. Son corps remuait malgré elle, reproduisant imperceptiblement un mouvement de coït, ses deux fesses ne parvenant pas à rester collées sur la chaise. Léa ressentait une chaleur émanant du siège l’empêchant de rester statique : elle avait le « feu au cul » presque au sens propre.

La jeune fille respira de plus en plus fort, et une goutte de sueur perla à son front. Quand bien même Léa gardait la tête plongée dans son cahier, rien n’y faisait. Pas un mot, pas un regard, il allait la prendre pour une rustre.

Au point où elle en était, une fois le laps de temps de sécurité écoulé, elle se jetterait sur lui.

Qu’importe si les beaux yeux n’étaient plus dans son champ de vision : ils étaient là, si près. Tout ce qu’elle visualisait dans sa tête se transformait en Thibaud, même si elle imaginait une benne à ordures.


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