Les limites de la liberté sexuelle

Tata conte à Chloé l’évolution de la communauté de leurs vacances…

À l’extérieur, on dit surtout que dans les communautés autogérées vous nous permettez trop.

C’est vrai qu’on a parfois trop permis ! Aussi bien chez les adultes que les petits. Il a fallu trouver nos marques et ça n’a pas été facile. À entendre tous nos mots révolutionnaires, beaucoup se sont dits qu’ils pouvaient tout faire, tout se permettre. Certains adultes ont fait n’importe quoi. On a eu des couples improbables de minettes sortant avec des hommes de l’âge de leur grand-père, des fumeurs roulant leur joint devant des petits, des partouzards, des scientologues, des raëliens… On a eu droit à des comportements bizarres, tendancieux… il a fallu se débarrasser d’un tas de monde. J’en soupçonne certains d’avoir monté leurs propres mouvements, ou de s’être fait accepter ailleurs.

Et les enfants ?

Eux, on les a tous gardés.

Rires. Elle reprit :

On ne voulait pas de vraies règles, ou de contrat. Alors on a pensé pacte, éthique.

Oui, et tout ceux qui viendraient s’engageraient à respecter la charte. C’est ça ?

C’est bien ça. Surtout, c’est une âme qu’il a fallu mettre en ce lieu. Une fois l’âme mise, la charte et l’éthique ont suivi très facilement.

Une âme, comment ça ?

Qu’on soit tous animés par une même volonté, un idéal commun, tout en étant chacun très différents. Toute structure ayant une âme peut gravir les montagnes, que ce soit une belle âme ou une âme sale.

Les associations de malfaiteurs par exemple ? Ou les entreprises qui font travailler des mineurs ?

Par exemple. Pour les Trois Chèvres, c’est surtout nous-mêmes qu’on a remis en question. Trop de liberté tue la liberté, surtout chez les petits. Si nos enfants se mettaient nus même en rando et se tripotaient devant tout le monde, on n’avait plus qu’à attendre la DASS.

Y’a des enfants si provocateurs que ça ?

Pas provocateurs, non. S’ils ne savent pas ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire, ils ne vont pas le deviner. Les adultes doivent leur apprendre, c’est leur rôle. Toi-même, il y a des tas de choses que tu ne fais pas avec l’impression que ça coule de source, alors qu’en fait c’est parce que tes parents te l’ont appris.

Heu… c’est possible.

On commençait à avoir des petites de onze ou treize ans qui allaient au marché du village avec juste un paréo sur le corps, vraiment léger et pas très opaque.

En même temps, dommage que ce soit pas accepté.

Eh oui, seulement on n’est pas dans le monde d’Alice au pays des Merveilles. Il y a un temps où ça n’aurait posé de souci à personne.

Oui, à l’époque où on était moins pudibond.

Les familles nombreuses, celles qui formaient le peuple, ne connaissaient pas la pudeur pour des raisons pratiques. À six ou dix dans un logement avec une seule grande chambre pour les enfants et une unique salle de bain pour tous, l’intimité était inaccessible. On se douche ensemble, on se change ensemble en famille… et encore, souvent il n’y avait aucune salle de bain et tout le village se lavait au lac.


Pour découvrir dès à présent les cinq parties des aventures troublantes de Chloé…

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