Deux générations parlent du sexe selon les époques…
Episode de « Dialogues Interdits », collection de petites histoires complètes uniquement constituées de dialogues…
— Comme je te disais, avec la révolte hippie tout s’est un peu libéré. Oui, révolte… Pas révolution comme ils prétendaient. Avec ma sœur on s’est mises à vivre de façon très naturelle, comme se mettre toutes nues un peu n’importe où. On cherchait jamais à provoquer, on se posait pas de questions, maman disait rien.
— C’est souvent comme ça, enfants. On se permet tout jusqu’à l’engueulade : c’est le marqueur. Et les réactions autour de vous ?
— Jusqu’à un certain âge, aucune. Enfin pas que je sache. Difficile à dire… ma sœur et moi on vivait un peu dans une bulle, notre petit monde à nous. Vers nos treize ans, tout a changé : on était formées, on en paraissait quinze… Pas mal de garçons ont voulu coucher avec nous.
— Ça vous a fait quel effet ?
— Rien de spécial.
— Peine perdue pour eux ?
— Peine gagnée. On a dit oui comme on aurait dit oui pour jouer au ping-pong ou à chat perché, en toute innocence. C’était ni désagréable ni follement excitant. On s’y est pas du tout mises par goût de l’extrême ou de l’interdit. Notre virginité, on l’a presque perdue par accident. Un moment d’inattention et hop elle était plus là ! Du genre, un matin en te frottant les yeux tu te dis « tiens mais c’est vrai en fait, on couche depuis bientôt un mois, on est carrément plus vierges du tout ».
— Vous êtes allées jusqu’où ?
— Oh, baise classique, rien de plus. Ma bouche et mon anus sont restés vierges bien plus longtemps !
— Jamais aucune fantaisie particulière alors ?
— Il est arrivé qu’on couche l’une à côté de l’autre, ou peut-être avec aussi un autre duo ou deux dans la même pièce.
— Des orgies ? Des partouzes ?
— Plutôt une… promiscuité. Faute de place ! Je te jure, bien que les parents soient libérés, tous autorisaient pas les parties de cul. Les horaires pour le faire et les lieux étant limités, il est arrivé que… enfin, voilà quoi. De notre côté sans la moindre volonté d’échangisme, mélangisme, sexe de groupe ou je sais pas quoi. On restait sages… en un sens. Après avoir fait l’amour une fois on n’avait pas envie d’une deuxième dans la journée. Au grand malheur de certains partenaires ! Ils se seraient battus pour passer en premier, vu qu’y avait pas de second. D’autres filles et garçons étaient bien plus délurés que nous.
— Je suis sûre que certains ados sont devenus partouzards alors qu’ils seraient restés plus raisonnables avec un peu plus de liberté ! Ils auraient juste baisé à deux dans la chambre de chez l’un ou l’autre et terminé. Alors que devoir coucher à plusieurs en douce dans une même grande pièce, ça donne des idées… Enfin, à certains.
— En même temps, cette même liberté a donné possibilité aux garçons de nous sauter très tôt. Trop de liberté ou pas assez, dur de trouver le juste milieu…
— Les garçons vous ont manipulées.
— Je suis pas sûre.
— Eux n’avaient sûrement pas la même innocence.
— J’imagine ? Je sais pas. Le problème est surtout qu’on n’a pas fait du sexe de la plus belle des manières. On l’a découvert d’une manière… comment je pourrais dire ? Surfaite.
— Du cul très maladroit je suppose.
— Oui, du banal, du plan-plan. D’ailleurs, entre le déshabillage et l’éjaculation il était rare qu’on dépasse les cinq minutes ! A un moment on a dû…
— Tout arrêter ?
— Prendre les rênes.
— Fiouuu… Vous aviez une vraie maturité en fait. Si tu savais le nombre de filles qui se laissent troncher en position étoile de mer, jamais conscientes qu’elles pourraient agir !
— Oh si elles sont conscientes. Mais fainéantes ! On n’était pas exceptionnelles non plus. Ceci dit, on a pris des initiatives. Apaiser les ardeurs du garçon, le faire arrêter, reprendre… Coup après coup, on est devenues de véritables éducatrices sexuelles. Et puis, vers nos seize ans on est redevenues sages, limite chastes. Pendant des années ! Moi surtout, ma sœur un peu moins.
— Besoin de vivre ce que vous auriez dû vivre à treize ans ?
— Oui, vivre le flirt et pas le sexe ! A l’âge adulte on a tout réappris. Tout remis à zéro, comme s’il s’était rien passé. J’ai eu mon premier amour, et j’ai, si j’ose dire, « reperdu » ma virginité.
— C’est ce que t’as raconté à ton partenaire ?
— Disons que j’ai menti par omission. Ça a failli marcher… Seulement, vers la moitié de l’acte, j’ai pas pu m’empêcher de faire des mouvements du bassin et je me suis mise à tout contrôler. J’ai retardé son éjaculation, ai allongé la durée du rapport, la profondeur… C’était super réussi, par contre il s’est aperçu que j’étais plus près de ma millième baise que de ma première. Ce qui a jeté un froid. En fait notre relation s’est achevée pas longtemps après, alors que lui comme moi avions ressenti beaucoup de plaisir et qu’en plus on s’aimait. Il a pas supporté ! Les garçons sont encore plus incompréhensibles que nous. D’autant qu’il aurait pas autant joui s’il avait été mon premier garçon, vu qu’il a profité de mon expérience.
— Tout ça pour une bête histoire d’ego ! Les mecs supportent pas la concurrence, ni le fait de perdre le contrôle. On peut les diriger, seulement faut le faire en leur faisant croire que c’est eux qui dirigent. Un peu comme la démocratie !
— Trop compliqué pour ma pomme. Avec ma sœur on a été élevées dans la simplicité. Se baigner, prendre le soleil, rester à poil, baiser par jeu, manger ce qu’on cueille… Je cherche des gens simples et vrais.
— Tu dois plus coucher des masses alors.
— Bien moins qu’avant. Mieux vaut être peu entourée mais bien entourée.
— J’en connais qui tiennent à être très entourées, qu’elles le soient bien ou mal. Tu regrettes d’avoir connu le sexe aussi jeune ?
— Le sexe a tendance à gâcher. Dans les communautés babas, la plupart de mes copains d’enfance m’ont baisée, autant pour ma sœur. Quand on a arrêté de se laisser sauter à tout-va, beaucoup se sont éloignés. Du temps où y avait pas de sexe on s’adorait tous, on passait des heures à vadrouiller, jouer, se raconter des trucs. Le cul a comme… détruit quelque chose.
— Le monde est cruel.
— Et les garçons sont des cons !
— Ils respectent pas celle qui se donne trop vite… alors qu’ils devraient être reconnaissants.
— Nous on y voyait de l’amusement, rien de plus.
— Tandis qu’eux se faisaient messes basses, défis et paris à votre sujet.
— Tu crois ?
— C’est évident. Les défis c’est très mec. Du genre, chiche que je la fais mouiller plus que toi, que j’arrive à la baiser mieux, la faire gémir plus fort, l’attraper dans telle position que toi t’arrives pas à tenir… Ils ont dû se faire enrager les uns les autres. Avec certains, une fois que tu couches t’es plus qu’un trou. Trois trous grand maximum. Le sexe les fait disjoncter, surtout à cet âge où on a peu de contrôle.
— Si tu savais comme la gent masculine m’a déçue…
— Y a eu beaucoup de tensions entre ta sœur et toi ?
— Plus ou moins, parce qu’on n’a pas accordé nos violons en même temps. Y a une période où elle continuait à coucher pendant que j’étais abstinente.
— Elle a dû recevoir double dose alors.
— Oui, elle a reçu à ma place les baises que j’ai refusées. Aujourd’hui, on est redevenues complices. Depuis qu’il y a plus de garçons entre nous… Je te dis, les gorgées de sperme à répétition c’est pas bon pour les relations familiales.
— Certaines le comprennent sans avoir besoin de faire tout ça avant tu sais !
– Pour recevoir gratuitement mon eBook « Sex Boxing », c’est par là ! –