Le jour de ma conception

Certaines mamans ont des choses inavouables à raconter…

Dis maman, tu pourrais me raconter comment je suis née ?

Comment s’est passé l’accouchement ? Tu le sais déjà.

Je ne parle pas de l’histoire de ma naissance. Je parle de celle de ma conception.

Ta… conception !?

Oui, ma conception maman ! De quelle manière, quand, et comment tu as baisé pour me faire avec papa ! Enfin quoi…

Ta demande est très particulière.

J’ai toujours rêvé de savoir, et je sais que tu connais le moment. T’as toujours été la reine du calcul. Je suis sûre que ce jour-ci ou cette nuit-là, tu savais que c’était LA bonne période pour l’ovulation. Non ?

Si.

Et avant que tu me mettes en gardes, je sais que je suis née dans les seventies, et que t’étais dans une période défonce, amour libre et petites fleurs. Donc tu peux raconter sans détour. Je suis préparée à ce que ce soit lié à une expérience très spéciale.

Ça l’était, effectivement. Puisque tu veux savoir et que tu t’y es préparée, je vais te dire. À l’époque je vivais dans une communauté. On aimait coucher n’importe où n’importe quand sans protection, quitte à faire une ribambelle d’enfants de façon désordonnée. Le nombre de gamins qui ont vécu plus tard avec un papa qui n’était pas leur vrai papa ! Rassure-toi, ce n’est pas ton cas. J’étais un peu la ringarde du groupe, car presque la seule à leur enfiler tout le temps des capotes, même pour les pipes.

— Vous couchiez en groupe au grand jour au beau milieu des prairies ?

Pas tout à fait au grand jour, car des enfants justement il y en avait parmi nous. On avait une salle spéciale, isolée, dans laquelle on se rendait discrètement, que ce soit pour les envies d’amour à deux ou d’amour à dix.

Et officiellement, le rôle de cette salle ?

Salle de réunion.

Les enfants de la communauté étaient pas dupes, à mon avis. Les enfants devinent toujours tout, d’une façon ou d’une autre. Les parents devraient le comprendre.

J’aime mieux ne pas y songer ! Enfin donc, des tas de mecs mouraient d’envie de me sauter sans protection, et de me faire un ou plusieurs gosses. Mes désirs maternels se sont développés plus lentement que les autres… ils se sont développés tout de même. Un jour je leur ai dit : ce soir seulement, ceux qui veulent tenter le coup le peuvent.

Il y a eu beaucoup de candidats ?

Je dirais une bonne dizaine.

Waouh. T’avais une sacrée patate ma mamounette.

Tu peux le dire, car c’était tous de beaux jeunes hommes vigoureux, et qui rêvaient de ce moment depuis longtemps. Plus tout de même un ou deux vieux bien peu fertiles.

Tu leur as quand même laissé ton corps ?

Je n’ai pas eu le cœur de les rejeter.

Et parmi tous ces cochons, il y avait… papa !

Naturellement.

Ça a été le combientième à te faire l’amour ?

C’est le plus particulier : il ne m’a pas fait l’amour.

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