Un dating n’est rien sans timing…

Quatre nouveaux épisodes de ma série littéraire Dialogues Interdits. En cette première petite histoire complète, on découvre la difficile frontière entre s’enflammer trop vite… ou trop lentement.

 

Quand on prend trop son temps

— On a trop attendu lui et moi pour aller dîner et se balader !

— Pourquoi ?

— Quand on hésite trop y a des conséquences fâcheuses. J’étais charmée, il était charmé. Je savais bien qu’on flirterait, se câlinerait puis irait faire du cul, mais je voulais pas que ce soit immédiat. Je suis comme ça ! J’avais d’abord envie de romantisme : de discussions, boire, manger, en plus avec la plage et la pleine lune y avait de quoi marcher main dans la main, regarder le soleil se coucher puis la lune monter, se transformer en loup-garou, ou pas, et enfin s’embrasser et passer à la suite. Tu vois ?

— Je vois. Sauf que… rien s’est déroulé comme prévu.

— Non.

Avant même que la lune se lève il m’a mise

à genoux dans le sable, et direct sa queue dans ma bouche.

Enfoncé d’un coup, jusqu’à… loin, mais loin ! J’en ai été si surprise que j’ai pas esquissé le moindre geste de désapprobation. J’avais même pas refermé mes lèvres sur la bite… et lui il s’en foutait, il s’activait comme un dingue à m’en défoncer la gorge.

— Remarque en passant : t’as jamais été spécialement fermée au sexe impulsif et improvisé il me semble…

— Oui c’est vrai, mais là en principe c’était pas l’idée. Moi ce que je voulais c’était sa main dans la mienne, se susurrer des petits mots doux, tout ça.

— Il avait confondu susurrer et sucer. Il a joui très vite je suppose ?

— Malheureusement il a joui, heureusement très vite. Et heureusement encore, pas dans ma gorge ce qui m’aurait forcée à avaler. Là enfin je me retirai. Ou plutôt je le retirai de moi. Puis j’ai sorti un mouchoir pour y déverser le sperme. Je sais j’aurais pu cracher dans le sable, mais je trouvai que la scène avait déjà été si grossière ! Je voulais pas en rajouter. Lui comme moi avait un air piteux. Pas fier du tout.

— C’était lui qui avait voulu ça, trop tard pour regretter.

— C’est sûr !

— Peut-on appeler ça un viol par surprise ?

— En un mouvement j’aurais pu me défaire de lui, et je sais qu’il aurait rien fait contre.

— Vous avez quand même pu faire autre chose de la soirée ? Et de la nuit ?

— Non ! La magie était gâchée. Finie, terminée, remballée. Pile le soir de la pleine lune, merde alors. Je me suis arrangée pour qu’on se quitte vite fait, et j’ai regardé toute seule cette lune si belle monter dans le ciel, magnifique, majestueuse. Alors que je voulais le faire ma tête contre son épaule !

Dans l’absolu,

qu’il jouisse dans ma bouche, que j’avale, pourquoi pas.

Mais… et le timing alors ? Pas si tôt ! Après, à sa décharge je reconnais l’avoir fait mariner trop longtemps. Je ne dois plus jamais oublier la biologie de l’homme : le prochain, faudra lancer la soirée dîner romantique sans trop tarder.

— Parce que tu penses déjà au prochain ? T’as déjà quitté celui-là ? D’accord t’estimes qu’il a fauté. De là à le quitter…

— Il le mérite pas forcément, je reconnais. Seulement… pour l’instant mon but avec les mecs, je t’avoue ce petit secret, c’est plus de vivre des scènes inoubliables qu’avoir une vraie histoire qui dure. J’ai des scènes en tête, je veux les vivre.

— Que du romantisme ?

— Non il y a de tout. Du plus romantique au plus obscène. Remarque, lui c’était peut-être juste une erreur de casting.

— Ou de choix de scène…

Nature

— C’est marrant, j’ai l’impression qu’au niveau des saisons tu fonctionnes en inversé.

— En inversé ? Quoi je fais comme tout le monde. Je m’habille plus en hiver, moins en été.

— Je veux dire au niveau des rencontres. Est-ce que tu coucherais pas avec davantage de garçons en hiver, à l’automne… et plus le temps chaud arrive plus tu es sage ?

— Ah, oui.

Tu parles de

cette sensation de chaleur estivale qui nous fait mouiller,

et nous fait enchaîner les aventures. C’est ça ?

— Tu y sembles pas du tout sensible.

— Au contraire, j’y suis peut-être encore plus sensible que toi ou n’importe quelle autre fille ! A ma manière. Le soleil, la mer, la nature… en juillet et août… ça me surexcite. Tu me verrais !

— Je te verrais faire quoi.

— Me balader dans un coin discret de nature, me mettre nue, courir, grimper aux arbres, me rouler dans la terre, le sable, puis me rincer dans l’océan.

— Vraiment ?

— Vrai de vrai.

— N’importe où ?

— Parfois en domaine naturiste, parfois… oui, un peu n’importe où.

— Et pour toi c’est sexuel ?

— Purement sexuel. Je dirais même, y a rien de plus sexuel !

Sans rire,

encore bien plus qu’une bite qui se frotte à mon visage

ou jouit sur mes seins.

— Ça te fait jouir la nature ?

— Ça peut aller jusque-là. La plupart du temps, ça me donne plutôt une sorte d’orgasme en longueur, qui peut durer, durer… un truc de dingue. Oui, je fais l’amour avec la nature. Je suis… chosophile, naturophile, je sais pas comment on pourrait dire ! Le plus doué des amants saurait pas faire mieux que ça.

— Etre exaltée par la nature, le soleil et le vent, toutes les filles connaissent un peu je pense. La vraie différence est que nous, ça nous donne envie de baiser. Avant, pendant ou après, ou les trois à la fois.

— Tandis que moi, ça me suffit. J’en reçois une telle surcharge sexuelle, je peux rien faire de plus ensuite.

— Autrement dit : celui qui veut te baiser doit pas t’emmener en pleine nature. Pfff… Y a certaines nanas qui devraient être livrées avec mode d’emploi !

Transposition

— Tu remets des fringues sur le lit ?

— Comment faire autrement ? J’ai pris trop de choses. J’arrive pas à tout faire entrer dans la valise. Bon, pas grave j’ai déjà bien assez. La valise est trop petite… et mon paquet d’habits trop gros.

— Allons ! Pense pas comme une perdante. Je vais t’aider, question de méthode tu vas voir. Je t’assure : crois-en mon expérience, il est totalement possible de faire passer quelque chose de gros dans quelque chose d’étroit…

Pas sa faute

— Alors, elle en a de la conversation ou pas ?

— Finalement oui ! Et on s’entend bien.

— Vous parlez beaucoup ?

— On échange pas mal. Par téléphone ça passe, en face à face j’ai du mal à me concentrer. Plus elle parle, plus je vois ses lèvres s’agiter plus je les imagine faire autre chose que parler. J’y peux rien, avec une bouche pareille on est bien plus tenté de réclamer des pipes que du propos.

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